Maladies de la connexion : l’heure des applis préventives

15 mars 2016

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Depuis 2014, la moitié des propriétaires de smartphones visite un réseau social quotidiennement. Cette surcharge informationnelle n’est pas sans effets négatifs : de nouvelles formes de stress, d’anxiétés, d’obsessions ou de phobies voient le jour. Autant de symptômes qui nous invitent à nous questionner sur la conception des systèmes techniques alors que ceux-ci jouent un rôle de plus en plus important dans nos relations sociales.

 

Comment sortir des technologies de l’accablement? En se mettant à la diète numérique ? En optant pour la déconnexion ? Non, répond le designer Fabien Girardin sur le blog du Near Future Laboratory : En trouvant les bons rituels et outils d’une hygiène des données au service de la personne.

En développant l’application sociale Humans, il entend ainsi briser le cycle de partage de ces données toujours plus volumineux et incessant. Revenir à un rythme d’échange humain.

 

humans

L’exemple de l’application Humans

 

Concrètement Humans s’abonne aux médias sociaux qui sont les vôtres et recherche les profils qui utilisent les mêmes noms d’utilisateurs. Il classe ensuite vos contacts selon le nombre d’éléments qu’ils ont partagés sur ces différents médias. « L’enjeu, explique Fabien Girardin n’est pas tant d’automatiser le regroupement que de faire saillir des communautés électives, des groupes de sympathies. » Enfin, le système normalise les contenus : il retransforme les noms de profils (@fabiengirardin) en noms normaux (Fabien Girardin) pour adresser ces contenus aux hommes plus qu’aux machines. Les références géographiques sont cartographiées. Et il efface les messages directs publiés sur Twitter puisqu’ils favorisent des échanges en temps réel alors que l’application est volontairement désynchronisée.

 

D’autres services tentent également de remédier aux défauts de la sur-connexion : Meshfire qui favorise l’interaction humaine réelle plutôt que l’automatisation ; Little Voices qui supprime les tweets contenant des images, des liens ou des RT pour se concentrer uniquement sur les échanges; ou encore le Facebook Demetricator de Benjamin Grosser qui enlève les métriques de Facebook pour prévenir la naissance des « junkies de la validation », ces gens obsédés par les likes et les retweets.

Beaucoup plus que sur un refus du numérique, c’est sur la mise en place d’un contrôle de nos pratiques que repose notre santé, mais aussi de manière plus globale notre futur bien-être.

 

Source : Le Monde – Qui sera responsable des « maladies de la connexion » ? / Image : pexels.com (licence CC0)

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