Chômage et santé : autosaisine du CESE

Un projet d’avis du Conseil économique social et environnemental (CESE) publié le 10 mai pointe les impacts du chômage sur les personnes et leur entourage. 10 à 14.000 décès par an seraient imputables au chômage 1. Il aurait également des conséquences psychologiques et familiales que l’organisme souhaite mesurer, pour dégager des pistes visant à prévenir les situations de souffrance et à mieux accompagner les publics concernés.

 

Beaucoup d’études soulignent les liens entre chômage et santé des personnes sans emploi. Il existe « un lien direct » entre le fait d’être chômeur et les risques cardio-vasculaires (+80% au regard des actifs, pour les hommes comme pour les femmes). Cela notamment en raison d’une alimentation moins équilibrée et de l’obésité dont souffrent plus souvent les chômeurs.  De cancer aussi. Le lien de causalité est difficile à établir, mais les addictions à l’alcool et aux drogues sont aussi plus présentes : 51% des chômeurs sont fumeurs contre 33,4% des actifs.

 

CESE Chômage e -santé

 

Le chômage multiplie fortement le risque de connaître un épisode dépressif : 24% des hommes et 26% des femmes sont concernés 2. Michel Debout, professeur de médecine, auditionné par le CESE, explique que la perte d’emploi est déjà un moment traumatique au sens psychologique du terme. Le chômeur va ensuite souvent traverser une période de stress et de perte de confiance en soi: « On se dit que l’on ne vaut pas sur le marché du travail. Que l’on ne vaut pas grand-chose. Et finalement on va retourner contre soi quelque chose dont on est victime (…) C’est un moment d’exclusion sociale et le risque suicidaire peut être majeur. Il faut donc organiser une médecine préventive pour les chômeurs comme il existe une médecine préventive pour les travailleurs. »

Pour le CESE, ces conséquences du chômage sont non seulement ignorées mais « une certaine fatigue de la compassion » s’exprime. Ainsi, 60 % des personnes interrogées estiment que les chômeurs pourraient trouver un emploi s’ils le voulaient vraiment et 46 % que les pouvoirs publics n’en font pas assez pour les personnes les plus démunies contre 73 % en 1994 (enquêtes CREDOC).

 

1 Enquête SUIVIMAX, Inserm | 2 Dares, 2015 | Source image : CESE

 

Qu’est-ce que

Priorité
à la Personne

En savoir plus

Autres articles qui pourraient vous intéresser