La prévention : une priorité commune affichée par la santé au travail et la santé publique
16 octobre 2013
Bien-être travail / Prévention / SantéL’importance de la prévention des risques sanitaires dans le milieu du travail est affichée depuis de nombreuses années mais beaucoup reste à faire. Un rapport de L’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) sur les interactions entre santé et travail, publié en juin, synthétise cette mission exploratoire à travers quelques pathologies dites « traçantes ».
En avril 2013, un rapport de l’Organisation internationale du travail (OIT) pointait déjà les maladies professionnelles comme chantier de travaux sur la santé. Comparées aux accidents industriels, les maladies professionnelles restent pratiquement invisibles même si elles tuent six fois plus de personnes dans le monde tous les ans. Le repérage et la prévention de ces risques devraient donc constituer une priorité.
Cette problématique de prévention implique une prise en compte de la santé ne se limitant pas à l’aptitude au travail du salarié, mais bien une analyse des interactions entre santé et travail. L’approche doit être collective. Si le médecin du travail intervient pour un dépistage médical individuel de ces risques, c’est l’employeur qui se retrouve naturellement au cœur de la démarche de prévention. L’augmentation de la consommation de substances psycho-actives en est un exemple. Énormément de salariés justifient leur comportement en raison de problèmes liés au travail. Mais ce fléau n’est pour ainsi dire jamais discuté par les acteurs de la santé au travail qui estiment qu’il dépend de la sphère privée. Le lieu de travail pourrait pourtant devenir, pour ce problème comme pour les autres, le lieu de promotion d’une meilleure santé.
L’évolution des organisations du travail
Le fait que le contrat à durée indéterminée ne soit plus un modèle classique dans l’organisation du travail rend également plus difficile un suivi médical des salariés, et donc une stratégie de prévention. Il est carrément inexistant chez les chômeurs.
Les interactions à développer entre les différents acteurs de la santé au travail et de la santé publique portent surtout sur le diagnostic et sur les actions d’accompagnement à mener afin d’améliorer la qualité de vie au travail. Prévenir au lieu de guérir, et ce tout au long de la vie. Tels sont les objectifs sur le papier. Les impératifs économiques ne poussant pas dans ce sens, envisager ces problématiques sous un angle « santé publique » présente des intérêts : les médecins du travail ont peu de temps et cette instabilité croissante du monde professionnel ne facilite pas leur tâche sur le long terme. Quant aux PME, elles ne disposent pas souvent de moyens d’intervention à la hauteur du défi.
Le rapport public annuel de la cour des comptes 2013 soulignait lui aussi les faiblesses de la politique de prévention et la nécessité de la considérer comme un investissement et non comme un coût.
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