Améliorer l’emploi des jeunes et diminuer la précarité : le lien avec le marché du logement

28 juillet 2015

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L’emploi des jeunes n’a jamais été aussi mal. Le taux de chômage est de 24% chez les moins de 25 ans. Et 13% vivent sous le seuil de pauvreté. En matière de détention de patrimoine la classe d’âge 40-50 ans dominait au début des années 90 toutes les autres. Ce n’est plus le cas 25 ans tard. Les plus de 60-70 ans ont vu leur patrimoine augmenter de plus de 25% tandis que celui des moins de 50 ans baissait de plus de 30%.

L’insertion des jeunes amène à se questionner sur l’efficacité des politiques publiques, et tout particulièrement sur celle du logement. Manuel Domergue , directeur des études de la Fondation Abbé Pierre, explique en quoi la crise du logement touche d’abord les jeunes. Le taux d’effort des jeunes pour ses loger avoisine les 20% de leur revenu quand il n’est que de 6% chez les plus agés. C’est un fossé nouveau qui n’existait pas il y 30 ou 40 ans. La première raison est que la stabilité des prix de l’immobilier s’est accompagnée d’une forte baisse des revenus.Ces inégalités se concentrent surtout au sein d’une jeunesse non diplômée. La mobilité, la généralisation des CDD, le prix et le manque de logements étudiants ou les difficultés d’accession au logement social n’ont fait qu’augmenter les fissures d’un pacte intergénérationnel en souffrance.

La question centrale du logement pour l’emploi des jeunes

Les travaux d’Etienne Wasmer, professeur et chercheur d’économie à Sciences Po Paris, démontrent que la question du logement est fortement liée à celle de la mobilité géographique et de la qualité de l’emploi qui en découle. Plus une agglomération est grande, plus la part des jeunes « dans le social » est faible. Les chiffres de Pôle emploi sur le retour à l’emploi entraînent une distinction forte entre les emplois aidés concentrés dans les zones peu dynamiques et les emplois dans le privé beaucoup plus présents dans les territoires où le logement est plus cher. Une approche qui questionne sur les effets pervers d’une politique en soi généreuse.

Gaspard Koenig, dirigeant du think-tank GenerationLibre et auteur de « Le Révolutionnaire, l’expert et le geek » (Plon, 2015) est beaucoup plus critique sur l’efficacité générale des politiques publiques. Pour lui, «Un ajustement intergénérationnel ne pourra se faire qu’en traitant la question dans sa globalité». A chaque période de ralentissement économique, voire de crise économique, la jeunesse sert de « variable d’ajustement » sur le marché du travail. « Quand on commence à parler d’une vraie politique de la jeunesse, il n’y a plus personne », explique Gaspard Koenig. Les jeunes souffrent d’une réelle injustice. « Les séniors n’ont jamais été aussi riche et on nous vend ça comme l‘Etat providence. »
Pour lui, seule une restructuration ordonnée des dettes souveraines pourrait apporter une réponse viable. Evidemment, les premiers qui commenceraient à souffrir seraient ceux qui possèdent le capital.

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